Emmène moi à Manosque.
Les rues de l’enfance,
de souvenirs en promenades surréalistes.
Emmènne-moi à Manosque disait une pub de parfum des années 80. Surprenant pour moi, publivore de 14 ans. Ce souvenir, et bien d'autres, sont resté gravé dans ma mémoire.
Nos mémoires, on en distingue différents types, sont nos archives et nos fondations, des espaces que nous construisons pour y héberger nos émotions. Ces information, ont peux les visualiser ou, parfois elle nous reviennent en rêves ou en hallucination. Le rève copie notre langage. L'hallucination prend celui de notre inconscient. Un mélange psychédélique et surréaliste que l'on pourrait aussi nommé "brut de mémoire, langage neuronale. C'est ce langage que j'essaye de partager.
Et si l'abstrait est plutôt l'apanage des peintres, je me le suit approprié au travers de la photographie, via le pictorialisme.
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J'ai appris la gestion de la lumière avec des photographes, des peintres, des sculpteurs, des éclairagistes de cinéma, et en parcourant l'univers de la musique et de la littérature.
Je suis synesthésique, hyperacousique et empathique.
Techniquement, je transgresse de nombreuses règles parce que j'ai commencé par les apprendre.
J'ai mon écriture personnelle, mais je suis passé par les bancs de la Fac de lettres pour connaître les mécanismes de l’acquisition du langage oral et visuel. J'ai aussi travaillé sur les neurosciences pour connaitre les interactions entre images et sons entre mémoire et créativité.
En redécouvrant mon territoire géographique, j'ai aussi découvert Jean Giono. Non seulement l'écrivain, mais aussi le cinéaste, cartographe, passionné de peinture, bref l'artiste et ses chemin de création. J'y ai trouvé de nombreux parallèles avec les miens. je me suis donc reconnecté avec mes souvenirs, mes émotions du passé qui se sont allègrement mélangées avec celles d’aujourd’hui.
Cette exposition est le partage de la visualisation de ces cocktails.
Et ce travail est aussi construit comme un outil didactique.
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Les associations oniriques sont parfois étranges. Que venait faire cette iris en centre-ville ?
Et puis, est revenu le souvenir d’un voyage à Florence dont l’iris est le symbole. Et quelques jours plus tard, j’apprends qu’un des rares voyages de Giono s’est fait en Italie, à destination de Florence….
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Le fond d’image est une cuve de filtrage de bière, le feu tricolore vient du centre de Glasgow et les silhouettes pratiquent l’aïkido. Un résumé de mes années lycée. Mon libraire était écossais, un de mes professeurs de français était président de la fédération d’Aïkido PACA, et la bière, la boisson unique des heures passées au café quand un professeur était absent. |
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La dame de pierre a changé plusieurs fois de place. Et sa tête a été volée. Mais dans mes plus lointains souvenirs, les jours de marché en été, les forains lui mettaient maillot, chapeau et lunette de soleil. C’était dans les années 70, certaines personnes changeaient de chemin pour ne pas voir cette femme à la poitrine dénudée, d’autres faisaient détourner la tête aux enfants… |
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La fontaine Bouteille, du nom du buste qui la couronne. Longtemps j’ai cru que c’était sa forme qui lui avait donné son nom. La porte principale, qui, pour moi, ouvrait vers la campagne, le cabanon, ma porte de la liberté, un crucifix, années catéchisme. |
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La Saunerie, tournée au sud, elle accueillait le soleil, le sel étant le péage des anciens temps. Oswald Bouteille, père d’un canal alimenté par la Durance qui coule le long du plateau de Valensole. La victoire de la place centrale et la tour qui domine la ville. Mes symboles d’aventures, de chevalier, de héros soldats dans la lumière du soleil levant, ils descendaient la Durance vers la mer…. |
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La porte de l’horloge, les décorations estivales des rues du centre, la tour sur la colline, le drapeau de la mairie. Autant de symboles qui résonnent dans les romans, dans les films d’aventures, d’espionnage ou dans les romances. Des étincelles qui deviennent des idées, des projets, des projections vers le futur. |
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Architecture, gestion de l’eau, design industriel, ésotérisme, biotechnologies…. Une atmosphère d’atelier de Léonard de Vinci contemporain. Des énergies liées à l’innovation, à la création, à la recherche, à la compréhension des mystères, à la résolution des énigmes. |
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Ici nous pouvons assister à la naissance d’une émotion, celle de la passion. Elle va se développer, s’appuyant sur des bases solides, s’amplifier et envahir le territoire. Puis elle dépassera les frontières sans s’arrêter. |
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Lumière rasante, couleurs, textures, forme, une harmonie délicate et caressante, de la force et de la tendresse, une idée d’amour infini, de bonheur sans fin. L’équilibre parfait qui fait tourner les mondes et les étoiles, sans friction, sans heurts.
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Un salut au soleil qui se mire dans l’eau au travers d’un rideau de feuilles… Toutes les énergies nécessaires pour quitter le monde des songes et s’ancrer dans une nouvelle journée. Enfant, ado, avant d’ouvrir les volets, j’imaginais que la vue serait différente, que le soleil allait se trouver en face de moi… Mais invariablement, je voyais la tour du Mont d’or.
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La place est cernée par les façades, mais si l’on y regarde à deux fois, je pense que le buste Bouteille, regarde la tour et ses oliviers. A moins qu’il ne cherche à savoir ce qui se passe derrière les fenêtres et les volets. Une bibliothèque de tranches de vies. |
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Songer, réfléchir, penser à ce que l’on ne voit pas. Aller au bout de la rue ou grimper le long des façades. Glisser vers le passé ou imaginer le futur. On peut rester assis des heures tout en faisant de nombreux et longs voyages dans d’autres lieux, dans d’autres mondes.
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Une émotion forte dans ce mélange aussi éclectique qu’un inventaire à la Prévert. Une musique qui virevolte et qui entraîne avec elle les énergies solaires, telluriques et stellaires. Ainsi des mondes étranges se lient et ouvrent des passages
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Une victoire sur l’espace et le temps. Quand l’ordre géométrique fait danser les plans et que l’échelle du temps mélange ses barreaux, de nouvelles portes s’ouvrent sur des champs inconnus qui nous appellent à voyager dans nos réflexions avec un nouvel éclairage. |
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Énergies antiques. Et pourtant, c’est une pyramide de fer qui siège en Sicile sur le 38ème parallèle. Les colonnes sont un début de copie du Parthénon, construite à Édimbourg, destinée à rendre hommage aux soldats écossais morts dans les guerres napoléoniennes. Mais la lavande est utilisée depuis l’Égypte ancienne, une de mes passions depuis l’adolescence…
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La lumière, elle seule sait faire resplendir les façades quand elle devient rasante et chargée d’or, ou créer des arcs de couleur simplement en dansant avec les gouttes d’eau. Une vraie alchimie. Comme les olives noires et violettes qui donnent une huile aux verts inimitables. Les fleurs d’iris sont fascinantes, mais en pharmacie, ceux sont les rhizomes cachés dans la terre que l’on utilise. Tout cela est naturel pour les enfants, et le reste pour certains d’entre nous… |
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Aube ou crépuscule ? Parfois difficile de faire la différence. Entre chien et loup diront certains. A sa manière, cet entre-deux, no man’s land entre le jour et la nuit, semble aussi figer le temps et libérer l’imagination en donnant à ce que l’on regarde une touche surréaliste.
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Temple dédié à Cybelle, puis église au Vème siècle détruite par les Sarrasins et reconstruite au Xème. XIXème pour le campanile posé sur une porte du XIII°. La Tour est un reste du château de 974. Les époques s’entremêlent créant un jeu de piste pour les archéologues et historiens. Par contre, pour les artistes, pour les auteurs, c’est un vrai terreau, riche et fertile pour nourrir l’imagination et la créativité.
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Les pastel d’une fin d’automne et des lignes qui guident les pensées vers le ciel pendant que le disque solaire descend à l’horizon. Atmosphère à la fois mélancolique et tendre, chargée de vibrations légères et enveloppantes, rassurantes, propices au calme et au lâcher-prise.
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Et si la tour était un château d’eau ? Si les gouttières remplissaient des caisses à eau qui nourriraient les fontaines et autres jets d’eau ? Casse-tête chinois susurre le lampion qui n’a plus sa lumière, devenu lanterne de jour, flottant au bout d’un fil au lieu de s’envoler. Les symboles traversent le temps mais il arrive que leur signification change. |
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La lumière du couchant qui baigne la Victoire rayonnante de la lumière des héros de la Grande Guerre et de ceux de la Résistance un peu plus loin. Celle du levant qui illumine le clocher et rebondit sur les façades et dans les feuillages du centre ancien. Et les lanternes sont là, posées en signature sur cette ode à la lumière de Provence. |
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Un ensemble de clichés. Un vestige, des ruelles, une fontaine, lavande et coquelicots, nous somme en Provence. Un blason avec 4 mains, Manus Quartus, c'est-à-dire Quatre Mains, ou Manuesca au Moyen-Âge, ce serait l’histoire du nom Manosque. Il y a aussi quatre portes, aux quatre point cardinaux, ouvertes sur le centre ancien qui était cerné de remparts. Et il y avait 4 quartiers. Ces souvenirs forment en sorte une photo d’identité. |
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Le froid, cette statue de Bloche, posée au Louvre, puis au musée du Luxembourg, à Manosque depuis1965 mais propriété du Musée d’Orsay… Dans mon souvenir, il s’agissait de 2 petits vieux et je ne comprenais pas pourquoi on parlait du froid alors que la statue est dans le soleil une bonne partie de la journée. Alors j’imaginais plein d’aventures vécues pendant leur longue vie. Et finalement, c’est un jeune couple dont les énergies sont en accord avec la société actuelle… |
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Une est chasseresse, l’autre gardienne de l’eau. Deux piliers du patrimoine dans la Provence littéraire. Comme un clin d’œil à Pagnol dans la cité de Giono. Les deux ont été des monstres sacrés de la littérature et du cinéma. Mais, même s’ils avaient des territoires communs, leurs visions, elles, étaient différentes. |
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La porte du sel, la porte du soleil levant, la rue principale. C’est l’image récurrente qui revient à chaque fois que mon esprit pense à cette ville. Je dis cette parce que mes racines sont plus lointaines, géographiquement parlant. Une partie au nord de l’Italie, une autre au centre de la Méditerranée, sur l’île de Malte. |
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La dernière étape de ces retrouvailles. Tout est dans la lumière. Rassemblé. Le territoire est prêt pour accueillir de nouveaux projets, de nouveaux rêves et faire revenir dans la lumière les souvenirs anciens, quelque soit leur charge, la lumière est la, pour dissoudre les orages et les ombres profondes… |
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